Soft Spot, une exposition de Jessica Lajard – La traverse centre d’art contemporain
Soft Spot, une exposition de Jessica Lajard Du 7 juin au 2 juillet 2016 Entrée libre CAC – LA TRAVERSE |
Du 7 juin au 2 juillet 2016
Lors d’une conversation parue en 1966 dans le magazine Art Forum, Claes Oldenburg, l’artiste pop américain, initiateur de sculptures pâtissières monumentales et molles, disait vouloir « transporter l’œil dans les doigts ». On trouve beaucoup de doigts chez Jessica Lajard. Employés comme des figures métonymiques, souvent hypertrophiés, ils évoquent une réalité de la matière et du toucher indissociable de la pratique de la céramique et du plaisir sensuel qu’elle apporte.
À travers ce motif, Lajard revisite également la colonne (ou la torsade), dont les évolutions et la valeur paradigmatique ont fait l’histoire de la sculpture et de l’architecture. Elle explore ce que l’érection ou l’affaissement d’un objet peut lui ajouter de vital, d’organique ou de grotesque. Dans une installation présentée au salon de Montrouge, en 2014, Love birds, deux doigts d’une hauteur d’un mètre quatre-vingt sont les protagonistes d’une romance tropicale. Ils s’enlacent tendrement, comme un couple d’amoureux. Leur balancement évoque celui des palmiers s’inclinant pour rechercher la lumière, stimulés par leurs hormones. En sculpture, le passage de la verticale à l’horizontale marque aussi tout l’art de l’informe moderne. Avec un sens certain de l’ellipse, Hangover évoque une débandade : il est un décor passé à la moulinette, vomi sur le squelette d’un transat. De façon plus métaphysique, Where is the icosahedron? adresse une curieuse question au visiteur placé devant onze variations d’un modèle L’origine du monde
Ce parti-pris esthétique se conjugue avec les origines industrielles de la porcelaine et sa blancheur. Eye candy, le titre de l’œuvre, synthétise efficacement le raccourci de l’œil et du toucher qu’elle suggère. Les parties amovibles, des pointes de chantilly, obstruent les organes faciaux des robots et coiffent d’un gland crémeux le cylindre planté sur les modules-tronc. (…) Un appétit de conquête et d’appropriation du banal traverse l’œuvre de Jessica Lajard. En s’affranchissant des limitations de la culture, de l’esthétique et du goût, elle atteint ces émanations d’une énergie à l’œuvre que sont la vitalité et l’humour.
[source du texte et crédit visuel : communiqué de presse] |
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