L’Atlantique noir – musée du Quai Branly
L’Atlantique noir Du 4 mars au 18 mai 2014 Plein tarif : 9€
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Du 4 mars au 18 mai 2014
Icône anticonformiste des années 1920 et 1930, poète, éditrice, collectionneuse, militante, journaliste, mais aussi modèle de Man Ray et muse d’Aragon, l’Anglaise Nancy Cunard symbolise une période où l’avant-garde artistique et littéraire s’imbriquait avec le monde politique. Engagée contre le colonialisme et le racisme aux côtés des surréalistes, elle fédère ses réseaux intellectuels et politiques, français et anglo-saxons autour de la publication désormais mythique Negro Anthology. À travers des documents d’époque et des photos de Man Ray, Raoul Ubac, Cecil Beaton, Curtis Moffat, l’exposition « L’Atlantique noir » de Nancy Cunard évoque la vie engagée de Nancy Cunard mais aussi l’histoire intellectuelle, politique, sociale et artistique de la diaspora noire dans les années 1930 , qui constituait la formation politique et culturelle transnationale que le sociologue anglais Paul Gilroy a pu nommer « l’Atlantique noir ». Nancy Cunard Née le 10 mars 1896, héritière de la compagnie de paquebots transatlantiques de la Cunard Line, Nancy Cunard incarne comme nulle autre le foisonnement artistique, littéraire et politique des années de la première moitié du 20e siècle. En arrivant à Paris dans les années 20, elle fréquente les avant-gardes tout en continuant à participer à la vie intellectuelle londonienne. Elle côtoie Tristan Tzara, les surréalistes René Crevel, George Sadoul et Louis Aragon, qui fut son compagnon mais aussi le décorateur Jean Michel Franck à qui elle confie la décoration de son appartement. Elle écrit de la poésie, collectionne l’art africain et océanien, les artistes contemporains et passe ses nuits à écouter du jazz au Boeuf sur le Toit. Cheveux coupés à la garçonne, provocante, arborant à ses poignés les bracelets en ivoire qu’elle collectionne, Nancy Cunard fascine son époque. Elle devient héroïne de roman et modèle des grands photographes de son temps dont Man Ray, Cecil Beaton, Barbara Ker-Seymer, Curtis Moffat. En 1928, elle fonde à Paris sa maison d’édition The Hours Press. Elle y publie de nombreux auteurs anglosaxons et notamment un volume des Cantos d’Ezra Pound et le premier recueil de poésie de Samuel Beckett, faisant appel pour les couvertures aux artistes Len Lye, Wyndham Lewis, Man Ray ou Yves Tanguy. Parallèlement à cette aventure éditoriale, sa rencontre, en 1928, avec le jazzman africain-américain Henry Crowder marque une nouvelle étape dans sa vie intellectuelle et politique. En 1931, elle se lance dans un projet éditorial phénoménal, la publication de l’ouvrage Negro Anthology qui parait le 15 février 1934. Suivront ensuite plusieurs projets éditoriaux emblématiques de ses engagements personnels : Les poètes du Monde défendent le peuple espagnol (1937), séries de poèmes qu’elle édite avec Pablo Neruda, Le devoir de l’homme blanc (1942), un pamphlet sous forme d’entretiens entre elle et le militant panafricain Georges Padmore, qui dénonce violemment la colonisation, puis, en 1944, Poems for France, anthologie de poèmes d’auteurs anglais pour soutenir le combat de la résistance française. Suite au saccage de sa maison normande pendant la guerre et à la destruction d’une grande partie de sa bibliothèque et de sa collection, elle s’installe en Dordogne où elle continue à soutenir les Espagnols républicains et commence, en 1956, un ouvrage sur les ivoires africains. Aux mêmes dates au musée du Quai Branly : A découvrir sur Artistik Rezo : |
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