0 Shares 1712 Views

Mathieu Cherkit – Ecosysthème – Galerie Jean Brolly

25 juillet 2011
1712 Vues
Galerie Jean Brolly

Sa peinture pourrait être une représentation fidèle de la réalité : celle de ce pavillon en meulière, ceinturé par un jardin sur les hauteurs de Saint-Cloud où il habite avec sa famille. Dans cet univers chargé par un vécu de près de 60 ans, l’artiste puise les sujets de ses peintures.

Chez Mathieu Cherkit (né en 1982. Il vit et travaille à Saint-Cloud), le tableau devient ce lieu de confrontation où l’observation de ce monde familier, et les connaissances issues de l’apprentissage donnent libre cours à une démarche audacieuse.

Alors qu’il était encore étudiant à l’école des beaux-arts de Nantes, Mathieu se rend dans les ateliers de la prestigieuse Hochschule für Grafik und Buchkunst Leipzig (Académie des arts visuels de Leipzig) pour parfaire son apprentissage auprès d’artistes tels que Neo Rauch, Matthias Weischer, David Schnell ou encore Christoph Ruckhaberle. C’est là, dans ce haut lieu de la peinture réaliste socialiste qu’il va trouver un nouveau souffle. Ses compositions s’affirment. Sa vision, à mi-chemin entre réalisme et illusion, s’élargie.

Grâce à un savant mélange de formes abstraites (bandes, rayures, damiers) qui structurent l’espace et divers éléments figuratifs qui donnent l’impression d’être abandonnés, il s’empare de son quotidien pour lui donner une vie nouvelle, avec des couleurs flamboyantes. S’agit-il d’hommages ou d’influences, d’observations directes ou de fantaisies personnelles ? Mathieu Cherkit s’amuse parfois à convoquer Matisse pour la dynamique des couleurs, Valloton pour son goût de l’art naïf et la simplification des formes, Vuillard et Bonnard pour le caractère ornemental ou encore Magritte, Balthus et De Chirico pour l’aspect insolite. Si sa pratique picturale colle à la réalité, c’est aussi pour mieux la mettre à distance. Il joue avec la bi et la tridimensionnalité pour troubler notre regard. Les perspectives sont maladroites, voire incohérentes.

Parfois, il renforce l’étrangeté de ses compositions avec la présence d’un personnage stylisé, aux articulations anguleuses et à l’expression figée. Dans les vues qu’il donne de son jardin, on retrouve cette atmosphère de trouble, somme toute délectable. 

Mathieu Cherkit – Ecosysthème

Du 3 septembre au 8 octobre 2011

Vernissage le 3 septembre 2011 à partir de 16h

Galerie Jean Brolly
16, rue de Montmorency
75003 Paris 

www.jeanbrolly.com

A découvrir sur Artistik Rezo
Mathieu Cherkit – Circulation intérieure – galerie Jean Brolly (2014)

Articles liés

“Tant pis c’est moi” à La Scala
Agenda
48 vues

“Tant pis c’est moi” à La Scala

Une vie dessinée par un secret de famille Écrire un récit théâtral relatant l’histoire d’un homme, ce n’est pas seulement organiser les faits et anecdotes qu’il vous transmet en une dramaturgie efficace, c’est aussi faire remonter à la surface...

“Un siècle, vie et mort de Galia Libertad” à découvrir au Théâtre de la Tempête
Agenda
79 vues

“Un siècle, vie et mort de Galia Libertad” à découvrir au Théâtre de la Tempête

C’est Galia Libertad – leur amie, leur mère, leur grand-mère, leur amante – qui les a réunis pour leur faire ses adieux. Ce petit groupe d’amis et de proches, trois générations traversées par un siècle de notre histoire, se retrouvent...

“Chaque vie est une histoire” : une double exposition événement au Palais de la Porte Dorée
Agenda
96 vues

“Chaque vie est une histoire” : une double exposition événement au Palais de la Porte Dorée

Depuis le 8 novembre, le Palais de la Porte Dorée accueille une double exposition inédite, “Chaque vie est une histoire”, qui investit pour la première fois l’ensemble du Palais, de ses espaces historiques au Musée national de l’histoire de...